Le terrain sur lequel est construit le Lyc\u00e9e est situ\u00e9 le long du boulevard Gambetta reliant Roubaix et Tourcoing. L’architecte choisi est le lillois Carlos Batteur, ancien prix de Rome et ancien \u00e9l\u00e8ve de l’\u00e9cole des Beaux-Arts de Tourcoing. Le 04 novembre 1883 est solennellement pos\u00e9e la premi\u00e8re pierre de l’\u00e9difice en pr\u00e9sence du ministre de l’Int\u00e9rieur Waldeck-Rousseau. Le Lyc\u00e9e ouvre ses portes le 11 octobre 1885.<\/p>\n\n\n\n

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Le projet<\/strong><\/p>\n\n\n\n

La construction du Lyc\u00e9e est \u00e0 replacer dans le contexte de la la\u00efcisation de l’enseignement des ann\u00e9es 1880. A Tourcoing, l’\u00e9chec de la municipalit\u00e9 pour convaincre l’abb\u00e9\u00a0Henri Leblanc\u00a0d’ouvrir les chaires d’enseignement \u00e0 un professorat la\u00efque d\u00e9clenche la rupture entre\u00a0le Coll\u00e8ge, la ville, et l’Etat. En 1881, il est donc d\u00e9cid\u00e9 de cr\u00e9er, avec l’aide de l’Etat, \u00ab\u00a0un lyc\u00e9e d’enseignement sp\u00e9cial\u00a0\u00bb, r\u00e9serv\u00e9 aux gar\u00e7ons, phare de la science utile aux industries et aux commerces.<\/p>\n\n\n\n

Description du b\u00e2timent<\/strong><\/p>\n\n\n\n

L’emplacement choisi se trouve \u00e0 l’ext\u00e9rieur du centre-ville, dans ce qui est \u00e0 l’\u00e9poque un espace rural, sur un axe qui relie Roubaix et Tourcoing. Cela permettait ainsi de recruter les \u00e9l\u00e8ves dans les deux villes (ce qui est toujours le cas aujourd’hui). Le projet finalement retenu de l’architecte Carlos Batteur correspond au mod\u00e8le r\u00e9publicain n\u00e9o-classique, en opposition aux \u00e9coles confessionnelles qui adoptent souvent le style n\u00e9o-gothique. La touche r\u00e9gionaliste est circonscrite au jeu des briques \u00e9maill\u00e9es de couleur, jaune,vert, marron, qui d\u00e9corent la fa\u00e7ade donnant sur le boulevard, l’infirmerie et la chapelle.<\/p>\n\n\n\n

La fa\u00e7ade du lyc\u00e9e s’\u00e9tend sur plus de 140 m\u00e8tres de long. Outre les symboles de la ville et de la R\u00e9publique, le choix des d\u00e9cors refl\u00e8te les enseignements privil\u00e9giant la science appliqu\u00e9e. Au premier \u00e9tage, douze m\u00e9daillons en bas-relief du sculpteur Andr\u00e9 Laoust (1843-1924) repr\u00e9sentent les profils de scientifiques, physiciens, chimistes, ing\u00e9nieurs.<\/p>\n\n\n\n

Les enseignements<\/strong><\/p>\n\n\n\n

107 \u00e9l\u00e8ves sont inscrits en 1885. Le Lyc\u00e9e dispense des enseignements privil\u00e9giant les mati\u00e8res scientifiques, \u00e0 l’inverse du Coll\u00e8ge communal r\u00e9put\u00e9 pour ses Humanit\u00e9s et l’enseignement du grec et du latin. Le projet d’enseignement est tourn\u00e9 vers la formation des cadres sup\u00e9rieurs utiles \u00e0 l’industrie locale. L’enseignement technique et professionnel est r\u00e9serv\u00e9 \u00e0\u00a0l’Institut Colbert\u00a0et \u00e0 S\u00e9vign\u00e9.<\/p>\n\n\n\n

A son ouverture, le maire Victor Hassebroucq, dans la querelle qui l’oppose au Coll\u00e8ge, devenu en 1882 l’Institution Libre du Sacr\u00e9-Coeur, se f\u00e9licite que \u00ab\u00a0les familles lib\u00e9rales, \u00e0 quelque classe qu’elles appartiennent, trouveront la possibilit\u00e9 de faire donner \u00e0 leurs enfants une \u00e9ducation en rapport avec leurs sentiments.\u00a0\u00bb Cependant la bourgeoisie conservatrice boude le Lyc\u00e9e, qualifi\u00e9 de \u00ab\u00a0classes d’\u00e9piciers\u00a0\u00bb.  L’institution conna\u00eet cependant un essor rapide : 249 \u00e9l\u00e8ves en 1888, dont deux tiers d’internes; 304 en 1897 et 436 en 1908.<\/p>\n\n\n\n

D’enseignement sp\u00e9cial \u00e0 ses d\u00e9buts, le Lyc\u00e9e devient ensuite \u00ab\u00a0moderne\u00a0\u00bb (1891 sous le minist\u00e8re de l’Instruction Publique de L\u00e9on Bourgeois), puis classique en 1893. C’est pour le distinguer des lyc\u00e9es Colbert et S\u00e9vign\u00e9 qu’on a pris l’habitude de le nommer Lyc\u00e9e Gambetta, mais il a longtemps \u00e9t\u00e9 d\u00e9sign\u00e9 comme \u00ab\u00a0le Lyc\u00e9e de Tourcoing\u00a0\u00bb, \u00ab\u00a0Lyc\u00e9e d’\u00e9tat de Tourcoing\u00a0\u00bb, \u00ab\u00a0Le Lyc\u00e9e de r\u00e9gion de Tourcoing\u00a0\u00bb.<\/p>\n\n\n\n

Sources :<\/p>\n\n\n\n

Site P@trimoines,<\/a> consultable en ligne.<\/a><\/p>\n\n\n\n

Alain Lottin (dir.)<\/strong>, Histoire de Tourcoing, \u00e9ditions Les Beffrois, Dunkerque, 1986.<\/p>\n\n\n\n

Aude de Vinck<\/strong>, Le lyc\u00e9e Gambetta, entre patrimoine et modernit\u00e9 in la revue La Brouette, les Amis de Tourcoing, n\u00b09.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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